Rédigé par Dr Olivier LUCAS
Une intervention chirurgicale n’est souhaitable pour une sciatique par hernie discale que si le traitement médical mis en œuvre de manière adaptée (anti-inflammatoires, antalgiques, myorelaxants, éventuellement infiltration) et pendant le temps nécessaire (4 à 8 semaines) ne suffit pas à soulager la douleur, ou s’il existe une situation relevant de l’urgence : déficit moteur (sciatique paralysante), douleur intolérable non soulagée par la morphine (sciatique hyperalgique), syndrôme de la «queue de cheval» entraînant des troubles périnéaux, sphinctériens, en particulier urinaires.
Une hernie discale découverte sur le scanner ou l’IRM et ne donnant aucun symptôme ne doit pas conduire à une intervention.
Le but de l’intervention est de libérer la racine nerveuse comprimée, et de faire disparaître la douleur sciatique, ce but est
obtenu dans environ 85 % des cas.
Il n’est jamais possible d’assurer que les troubles sensitifs ou moteurs disparaîtront complètement : la racine nerveuse peut avoir été comprimée trop ou trop longtemps et avoir été abîmée.
L’intervention ne «remet pas le disque à neuf», les lésions de dégénérescence discale persisteront, et une partie plus ou moins importante des douleurs lombaires persistera après l’intervention.
Aucune intervention ne remet l’organisme «à neuf». Aucun résultat n’est jamais garanti à 100%.
Elle a pour but de libérer la racine nerveuse de la compression et se déroule le plus souvent sous anesthésie générale. La majorité des interventions est fait en technique mini-invasive à travers un tube dilatateur et en utilisant des loupes grossissantes ou l'endoscopie.
Le chirurgien accède au disque par une courte incision (environ 2cm), en écartant latéralement la ou les racines ; il retire la hernie discale, vide le centre du disque, pour éviter qu’un fragment libre ne se mobilise et entraîne une récidive de la compression. Le disque n’est jamais entièrement enlevé. La libération de la racine exige parfois un geste de libération complémentaire («rognage») si des éléments osseux contribuent à la compression de la racine. On parle alors de recalibrage lombaire.
Il est parfois nécessaire lorsque la situation de la hernie l’impose, d’enlever une partie de la vertèbre (foraminotomie, arthrectomie, laminectomie) pour libérer convenablement la ou les racines comprimées. La déstabilisation générée par ce geste peut nécessiter une arthrodèse.
Les suites de l’intervention sont peu douloureuses, bien contrôlées par le traitement analgésique. La douleur sciatique disparaît soit dès le réveil soit après quelques jours. La paralysie demande au moins plusieurs jours à récupérer, les troubles de la sensibilité demandent souvent plusieurs semaines avant de régresser. Une récupération complète des troubles sensitifs ou moteurs n’est jamais certaine.
Le lever est possible le jour même.
Dans une grande majorité des cas, l'utilisation d'un drain n'est pas nécessaire.
Le retour à domicile est possible le jour même (ambulatoire) ou le lendemain. Le Centre du Rachis travaille à la réalisation de cette chirurgie en ambulatoire avec une sortie le jour même.
Il faut avoir une activité physique modérée pendant un mois. Certains patients reprennent leur métier sous deux semaines. Ceci dépend de votre poste de travail. L'arrêt
peut-être plus long et la reprise peut-être partielle avec une limitation des ports de charge.
Les risques propres à l’anesthésie vous seront expliqués par le médecin anesthésiste.
Les troubles de cicatrisation sont très rares mais peuvent imposer une nouvelle intervention.
Le positionnement sur la table d’opération peut causer des compressions de la peau, des vaisseaux, des nerfs ou, exceptionnellement des globes oculaires, pouvant à l’extrême entraîner une perte de la vision.
Le risque de phlébite (veine obstruée par un caillot sanguin) est très faible. Un traitement anticoagulant préventif n’est nécessaire qu’en cas de prédisposition, ou lorsque l’alitement se poursuit au-delà de 24 heures. Une embolie pulmonaire peut à l’extrême se produire. Il s’agit d’une complication grave, parfois mortelle.
A l'heure actuelle, il n'y a pas de complications dans près de 98% des cas. Cependant, vous devez être conscient des complications possibles. Une chirurgie contre la douleur, en l'absence de déficits moteurs ou sphinctériens, n'est jamais obligatoire.
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